Traduire avec l’IA

La première phase de la traduction est bien entendu de tout transformer de la langue d’origine au français. De dégrossir le texte, en quelque sorte. Pour cela, on peut être aidé par l’intelligence artificielle, elle fait économiser beaucoup de temps.
Il faut pourtant garder à l’esprit que l’IA doit être manipulée avec beaucoup de précaution. On peut trouver pas mal de sites qui proposent de leur envoyer un fichier pour qu’ils se chargent de la traduction. Faites attention, si c’est gratuit, c’est vous le produit. On oublie trop souvent cette maxime. Les logiciels gratuits, en échange de leur service, vont utiliser les textes que vous leur envoyez.
C’est ainsi que fonctionne l’IA, elle se nourrit de ce que nous lui donnons. Quand vous faites appel à elle gratuitement, elle s’autorise à enregistrer votre texte pour apprendre. En conséquence, votre prose pourrait être réutilisée par quelqu’un d’autre, qui se servirait l’IA pour générer des textes.
Il y a des options payantes qui permettent d’éviter ce pillage. Avec la garantie — difficile de savoir si c’est vrai —, que votre texte ne sera pas conservé, ne sera pas absorbé par le logiciel, pour une utilisation ultérieure. Comme dit, c’est impossible à vérifier. Mais avec les versions payantes, c’est la promesse qui est faite, et il y aura plus de moyens de recours si on retrouve soudain son texte dans d’autres livres.
L’IA avance plus vite que nous, plus vite que la législation, et est en train de totalement modifier la notion de propriété intellectuelle. Il faudra rapidement mettre des garde-fous, nous avons l’impression que personne ne s’en occupe vraiment.

Pour revenir à la traduction, utilisée avec précaution l’IA est devenue une aide précieuse. Qui met en danger ceux qui ont fait de la traduction leur métier. Là aussi il pourrait y avoir un débat. Le coût de la traduction est prohibitif. Certes, c’est un travail énorme, cela demande beaucoup de temps. Mais si vous regardez les prix… Les professionnels semblent réservés aux maisons d’édition qui ont les moyens.
Il faudrait se réunir autour de la table, pour discuter de l’avenir et de la concurrence dangereuse de l’IA. Les professionnels devraient prendre conscience que désormais, leurs principaux clients devraient être les maisons d’édition indépendantes et les autoédités. Ils passent à côté de ces cibles à cause des tarifs pratiqués. Nous sommes d’accord qu’il ne faut pas brader ses compétences et vendre plusieurs heures de travail à cinquante euros. Mais il faudra vite réfléchir à une solution, peut-être baisser les tarifs, pour les rendre plus accessibles, et avoir plus de clients.
Nous ne trouverons pas la réponse aujourd’hui, mais il est important de se poser ces questions. Les graphistes comptent également parmi les futures victimes de l’IA. On constate que de plus en plus ils se tirent une balle dans le pied. Puisque les professionnels eux-mêmes utilisent l’IA pour se faciliter le travail. De ce fait, on peut se demander si leur intermédiaire est encore utile ? L’IA devient accessible à tous, il faut absolument que l’humain conserve une véritable valeur ajoutée.

Pour l’instant l’IA ne peut pas tout faire. En ce qui concerne la traduction, elle réussit à largement dégrossir un texte. Mais elle ne connaît pas encore toutes les subtilités et bien sûr il faut une révision complète de l’œil humain pour que ce soit fluide, pour que ce soit français ! Mais ce n’est plus du tout le même travail. Il ne s’agit plus de traduction, plutôt de relecture de manuscrit.
Que pensez-vous de l’intelligence artificielle et des risques qu’elle fait courir aux traducteurs et aux graphistes ?

La traduction

En ce début de mois de mai, nous sommes heureux de partager avec vous une excellente nouvelle !

Après près d’un mois de négociations, nous avons acquis les droits de traduction de l’anglais vers le français de trois livres de Max Walker.

La traduction sera une grande première pour Antinoüs éditions. Tout a commencé, eh bien par la lecture des livres de Max. Car oui, l’activité principale des membres d’une maison d’édition est de beaucoup lire… Pour voir ce qui se fait, mais aussi pour découvrir de très bons auteurs à l’étranger dont nous voulons partager les histoires avec les lecteurs et lectrices francophones. C’est ce qui est arrivé, nous avons tous adoré les livres de Max, il fallait absolument que nous obtenions les droits de traduction.

Aux États-Unis, cela ne passe pas par la maison d’édition — de toute façon Max Walker est autoédité — ni par des discussions avec l’auteur lui-même. Il faut négocier avec l’agent littéraire en charge des droits internationaux. C’est assez spécial, nous n’avons pas encore trop l’habitude des agents littéraires en France. Mais c’est plutôt pas mal. Au moins il n’y a qu’un seul interlocuteur, qui connaît parfaitement son métier, qui a pu nous guider, défricher toutes les questions et mener les négociations à bon terme.

Une fois de nombreux détails donnés, comme la date prévisionnelle de parution, le nombre d’exemplaires qui seront imprimés, le montant de l’à-valoir puis des droits d’auteur, il a fallu que nous établissions le contrat. Si l’agent littéraire donne des pistes, il ne fait pas le travail à la place de la maison d’édition ! Heureusement, les Américains ont cela de bien, c’est qu’ils partagent leurs connaissances. Nous, Français, aurions plutôt tendance à garder nos petits secrets. Il a donc été assez facile de mettre la main sur un modèle de contrat rédigé par des juristes.

Il manquait juste la partie concernant l’intelligence artificielle. Ce dernier point va prendre de plus en plus d’importance dans l’établissement des contrats d’édition ou de rachats de droits. La maison d’édition doit s’assurer que le livre n’a pas été écrit intégralement avec l’aide d’une intelligence artificielle. En retour, l’auteur doit avoir l’assurance que son texte ne sera pas livré à une IA pour qu’elle utilise des passages afin d’augmenter ses propres « connaissances ».

Après de nombreux allers-retours est venu le moment de signer le contrat de traduction. En passant uniquement par la signature électronique, ce qui simplifie quand même énormément les choses, surtout entre deux pays séparés par un océan. Et c’est donc officiellement le 30 avril que nous avons acquis les droits pour ces trois livres.

Nous vous en reparlerons, bien évidemment, puisque le chemin est encore long jusqu’à la publication. Nous vous ferons profiter de chaque étape. Et puis, il y aura pas mal de nouvelles au cours des prochains mois, nous préparons de grandes transformations, pour pouvoir vous proposer plus de livres à un rythme régulier.

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