Apprendre par imitation

Quasiment dès la naissance et tout au long de la vie, nous utilisons l’imitation pour définir nos attitudes, nos réactions, notre caractère, notre comportement, mais aussi pour apprendre et progresser. L’imitation est parfois consciente, le plus souvent inconsciente. À travers ce blog, nous allons étudier ce que cela implique.

L’imitation du comportement


Régulièrement, nous avons de nouvelles situations à affronter, dont nous ne connaissons rien, face auxquelles nous ne savons pas comment nous comporter. C’est dans ce genre de cas que l’imitation est la plus consciente.
Car l’imitation est le fait d’observer le comportement social des autres pour s’adapter à ce qui est attendu. Les règles qui gèrent la vie en société sont implicites, elles se transmettent de génération en génération. Ceci sans être forcément écrites. On dit que personne n’est censé ignorer la loi, il en va de même pour les règles de la vie en société.
Les premiers référents sont évidemment les parents, et de manière plus large la famille. Ce sont eux que l’on imite pour apprendre à se comporter face aux autres. Ceci est différent de l’éducation. Cette dernière consiste à donner explicitement des règles : dire bonjour, dire merci, dire au revoir. L’imitation, c’est observer de quelle façon les parents agissent pour les copier, parce que l’on part du principe que c’est ainsi qu’il faut se comporter en société.
Pour prendre un exemple, l’éducation consiste à obliger un enfant à lire des livres. L’imitation est plus subtile et de ce fait bien plus efficace, parce qu’il n’y a pas cette notion de contrainte. Quand vous voyez vos parents lire, vous faites de même, car c’est le modèle que vous avez sous les yeux.
Ensuite, c’est tout au long de notre vie que l’on essaie d’imiter les comportements des autres. Quand on arrive dans une nouvelle école, on observe la manière dont nos camarades agissent et réagissent, pour se conformer à tous ces codes que chacun semble connaître. Plus tard, dans le monde du travail, on observe nos collègues, pour apprendre la manière de se comporter dans telle ou telle entreprise. Lors d’une soirée, on cherche aussi à voir la manière dont les autres agissent, pour ne pas dénoter, pour se fondre dans le décor.
Car c’est bien cela que l’on cherche par le biais de l’imitation : s’intégrer ! Et pour ce faire, il faut se comporter comme ses pairs. Ce qui ne veut évidemment pas dire que nous sommes tous des robots, qui reproduisent les mêmes schémas. Chacun garde son originalité, mais il y a certains codes qu’il faut apprendre en regardant les autres. On ne se met pas à danser en slip sur une table pendant une réunion du Rotary Club… En théorie c’est possible, mais si on veut s’intégrer, il est préférable de ne pas le faire.
Ainsi, nos comportements en société se définissent par rapport aux autres. Ceux qui savent sont ceux qui ont l’habitude des situations que l’on rencontre. Pour s’intégrer, on les imite.
Avez-vous déjà été mal à l’aise dans une situation inédite et avez-vous essayé d’imiter les autres pour vous intégrer ?

L’imitation générationnelle


Il faut distinguer l’imitation intergénérationnelle et celle générationnelle. La première est le moyen d’apprendre des comportements de base grâce à l’expérience des autres. L’imitation concerne, non pas ce qui peut s’enseigner par l’écrit, mais bien par l’observation des gestes, des postures, des termes employés, des réactions face aux situations. L’imitation serait en quelque sorte notre part animale, puisque dépourvus pour la plupart de la parole et de la transmission écrite, les animaux n’apprennent que par imitation de leurs congénères.
Nous pouvons prendre un exemple assez évident, pour les hommes. Lorsque l’adolescent commence à avoir des poils de barbe, il veut apprendre comment gérer la situation. Et le modèle à imiter, qu’il a à sa disposition, est son père. C’est ainsi en regardant ce dernier se raser que le jeune homme apprend à faire de même. Car la transmission de ce geste ne se fait pas toujours directement, par un apprentissage, il faut généralement se contenter d’observer pour reproduire ce que l’on voit.
L’imitation intergénérationnelle refait son apparition plus tard dans la vie, toujours à partir du modèle des parents. C’est en ayant observé leurs comportements que l’on reproduit ensuite les schémas, lorsqu’on se retrouve en couple ou que l’on a des enfants. Bien sûr, ce n’est pas toujours le cas, mais dans la majeure partie des situations on retrouve, chez l’adulte, les mêmes comportements que ceux qu’il a appris en observant ses parents s’aimer et en reproduisant le modèle d’éducation reçu.
Et puis il y a l’imitation générationnelle, celle des personnes qui ont le même âge que nous. Toujours avec cette idée de permettre sa propre intégration à un groupe. Là, on le voit surtout au niveau vestimentaire. Il est difficile de déterminer qui impose une mode au départ, mais soudain toute une génération finit par s’habiller de la même manière. Il y a eu les pattes d’éléphant, la mode grunge, puis le port de jeans troués…
Il ne faut pas non plus oublier le rôle de certaines séries, de certains films. Peut-être cela vous est-il déjà arrivé, de vous identifier à un acteur, dans une série, et de vous rendre compte qu’ensuite vous tentez d’adopter la même attitude, le même phrasé ou plus simplement de porter les mêmes vêtements. C’est pourquoi le soft power, une sorte de guerre culturelle, est si important, car il diffuse des modèles à imiter et forge la culture. Les Américains sont très forts dans ce domaine, à travers leurs productions cinématographiques.
L’imitation est donc d’abord le principe de « faire comme les autres », pour être accepté, par son groupe. Mais l’imitation ce n’est pas non plus un copier-coller. Cela reste une base de départ, avant que chacun apporte sa touche d’originalité, son caractère propre. Car si nous ne faisions qu’imiter, nous serions tous pareils !

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