Le processus d’écriture

Pourquoi se met-on à écrire ? À la source, il y a l’inspiration. Une idée nous vient en tête et ne nous quitte plus. Cette idée peut être très précise dès le départ, ou il peut ne s’agir que d’un thème principal que l’on a envie d’explorer. L’inspiration est une chose qui ne se commande pas. Elle arrive par hasard et ne quitte plus de l’auteur jusqu’à ce qu’il couche l’histoire sur le papier. On peut bien évidemment aussi vouloir à tout prix écrire quelque chose sans inspiration. Mais l’écriture forcée ne donne jamais rien de bon.

Il ne faut pas se sentir obligé d’écrire. La création, quelle qu’elle soit, et surtout en matière d’écriture, ne doit jamais être une contrainte. Il faut sentir une certaine urgence à écrire, une excitation, une impatience. L’écriture est un plaisir et doit le rester, sinon c’est que l’on se trompe de chemin, qu’il faut arrêter ou passer à autre chose.

L’écriture est un processus solitaire. On est seul devant sa feuille de papier, ou désormais plus souvent devant son écran d’ordinateur. Écrire, c’est d’abord quelque chose que l’on fait pour soi, parce qu’on en a envie, parce qu’on a besoin de s’exprimer. Pendant l’écriture, plus rien d’autre n’existe. L’auteur entre dans son imaginaire et développe une histoire qui sort intégralement de son cerveau. Il maîtrise le petit monde qu’il est en train de créer sous ses doigts.

Faut-il préparer un plan avant d’écrire ou se lancer et dérouler l’intrigue au fur et à mesure ? Dans ce domaine il n’y a pas vraiment de règle. Certains font un plan très précis, d’autres connaissent les grandes lignes de leur roman et d’autres encore se lancent sans filet. Cela dépend de chaque auteur et surtout de la nature de ce que l’on veut écrire. Pour un roman policier, il vaut sans doute mieux avoir un plan. Pour d’autres genres, connaître les grandes lignes suffit, on peut affiner au fur et à mesure.

Et puis, il faut se lancer. Personne, ou alors quelques exceptions, n’écrit un chef-d’œuvre dès le premier jet. Ce serait bien que, du premier coup, tout soit parfait, qu’il n’y ait rien à retoucher. Mais cela n’arrive jamais. Le premier jet est un moment de pure liberté. Il s’agit d’écrire et écrire encore, sans filtre, sans censure, sans chercher une forme de perfection immédiate. C’est l’instant de la création à l’état pur, sans filtre, où l’auteur fait ce qui lui plaît.

En réalité, cette phase dure très peu de temps, car ensuite vient la première relecture, durant laquelle on note les faiblesses de l’histoire, les améliorations à apporter et, souvent, les passages à totalement réécrire. Il se peut aussi que l’auteur efface entièrement le premier jet pour recommencer de zéro et écrire une meilleure histoire, plus percutante, plus proche de l’inspiration qu’il a en tête.

Mais il faut se lancer, ne pas hésiter, écrire, réécrire, effacer, recommencer, écrire encore. Ce n’est qu’en écrivant que l’on peut s’améliorer, il n’y a pas d’autre méthode. On peut suivre des cours, on peut chercher les conseils d’autres écrivains. L’essentiel reste d’écrire régulièrement. Il faut de la régularité, ne pas se mettre à l’ouvrage juste une fois par mois. Sans perdre la notion de plaisir, l’idéal serait d’écrire tous les jours. De cette manière, l’auteur progresse de façon extraordinaire. L’apprentissage de l’écriture est majoritairement solitaire, lui aussi, car à vouloir chercher trop de conseils et à essayer de copier des méthodes, on perd le plus précieux : son style.

Chaque auteur a son style propre, sa façon d’aborder un thème, de le développer, de créer le suspense, de raconter les histoires d’amour. Si nous avions tous le même style, il serait inutile de continuer à écrire. Car au fil des siècles, toutes les histoires ont été racontées, tous les thèmes ont été abordés. C’est la manière particulière qu’un auteur a de raconter son histoire, avec son style, qui rend le livre intéressant et qui donne envie aux lecteurs de découvrir ce que l’inspiration lui a soufflé.

L’inspiration

Beaucoup de personnes ont envie d’écrire, sentent qu’elles ont un livre en elles et qu’il doit être couché sur le papier, même si c’est plus souvent sur le clavier. Mais beaucoup aussi ne se sentent pas légitimes pour écrire. Nous avons l’image de ces grands auteurs, ceux qui vendent des centaines de milliers d’exemplaires, et cela peut être angoissant. L’auteur en devenir peut se dire qu’il ne fera jamais aussi bien, qu’il n’en a pas les capacités ni le talent. C’est un peu ce que tous ces grands auteurs se sont dit avant de connaître le succès ! Il est normal d’avoir cette sorte de retenue et c’est d’ailleurs une bonne chose. Les personnes trop sûres d’elles, qui imaginent avoir écrit une merveille pure que tout le monde va adorer, ne font pas beaucoup de chemin. La création est une remise en question permanente. Il ne faut jamais être satisfait de ce que l’on crée, toujours vouloir plus et mieux, c’est ainsi que l’on progresse et que l’on arrive à proposer un roman qui plaira.

Une fois le processus d’écriture enclenché, peut survenir la peur de la page blanche. Ce manque d’inspiration qui paralyse. Soit au tout début, quand l’auteur se met trop de pression, soit en cours de route, quand soudain il lui semble ne plus savoir quoi écrire. Nous reviendrons dans un autre article sur l’utilité ou non de faire un plan avant d’écrire.

Ne pas savoir comment débuter, ce n’est pas grave. L’auteur peut ressentir une hésitation, voire une paralysie, en se disant que la première phrase va déterminer toute la suite du roman. Il faut que le début soit accrocheur, que le lecteur se sente tout de suite bien dans l’histoire, qu’il ait envie de tourner les pages. Mais il ne faut pas se mettre trop de pression. Il faut se lancer, et écrire. Un roman ne sort jamais parfait du premier coup, au premier jet. Il y aura, par la suite, de nombreuses relectures, des transformations, des réécritures. Il ne faut pas se focaliser sur la perfection immédiate, elle n’existe pas. La première phrase, on y revient plus sereinement à la fin, quand tout est écrit, qu’on sait quel ton a été donné à l’ensemble du roman.

L’inspiration peut aussi se tarir en cours d’écriture. Surtout si l’on écrit tous les jours. Ce n’est pas grave non plus et cela arrive à tout le monde. Dans ce genre de cas, il faut accepter de traverser une journée sans, de ne soudain pas avoir d’inspiration, ce n’est pas grave, elle reviendra. Que faire dans ce genre de cas ? Écrire quand même, mais totalement autre chose. Laisser pour un temps son roman en cours et écrire sur n’importe quel sujet. À un moment donné — le processus est plus ou moins long — l’inspiration reviendra. Une autre technique est d’en profiter pour relire ce qu’on a déjà écrit. En voyant le déroulé du roman couché sur le papier, les idées pour la suite surgissent assez facilement.

L’important est d’écrire chaque jour, ou du moins très régulièrement. Il n’y a qu’en écrivant que l’auteur apprend et se perfectionne. Comme précisé plus haut, il ne faut pas forcément se focaliser sur le roman en cours, parfois il n’y a plus d’inspiration. Mais n’importe quel sujet permet d’écrire. Raconter sa journée, parler de ce qu’on ressent, s’entraîner à décrire un personnage ou à rédiger des dialogues. Il ne faut pas non plus s’imposer un nombre de pages ou de mots, c’est paralysant. Beaucoup commettent cette erreur et sont déçus quand, un jour, ils n’écrivent qu’un petit paragraphe alors que leur objectif était de rédiger un chapitre entier. Cela n’a pas d’importance, l’essentiel est d’écrire.

L’inspiration est impalpable, elle ne se commande pas, elle va et vient à son gré. Certains jours elle est foisonnante et l’auteur réussit à noircir des pages entières, d’autres fois elle n’est juste pas présente et rien ne sort. Il faut dédramatiser, l’acte de création est toujours oscillant, avec des pics et des creux, c’est un processus parfaitement normal. Nous ne sommes pas des machines, on ne produit pas des textes sur commande, en y étant contraint. Sinon, de toute façon, le résultat n’est pas bon. L’essentiel est que l’écriture reste un plaisir. Si c’est le cas, l’inspiration sera au rendez-vous et coulera naturellement.

Avant la publication

Que ce soit en passant par une maison d’édition ou par l’autoédition, des étapes sont indispensables avant la publication d’un livre. Malheureusement, les auteurs indépendants ne peuvent pas toujours assumer les coûts engendrés. Mais ces étapes restent essentielles pour que les lectrices et les lecteurs soient satisfaits, aient envie de partager leur lecture et veuillent d’autres romans de l’auteur.

La relecture : en maison d’édition, elle est une étape logique. En tant qu’indépendant, on peut très bien demander une relecture à des proches ou à des personnes impartiales (c’est mieux) qui aiment jouer le rôle de bêta-lecteur : relire un manuscrit pour relever les incohérences, les longueurs, les parties moins rythmées… Ce sont des conseils précieux pour l’auteur après ses propres relectures. Il est nécessaire d’avoir un ou des avis extérieurs pour améliorer son texte avant de le proposer au public.

La correction : c’est la partie prise en charge par la maison d’édition à compte d’éditeur et qui est souvent difficile à effectuer lorsqu’on s’auto-édite. En effet, faire appel à un correcteur professionnel engendre un coût assez élevé, qui dissuade les auteurs indépendants. Ces derniers préfèrent alors s’affranchir de cette étape. C’est bien entendu une erreur. Les lecteurs s’attendent à un texte sans fautes. Peut-être que certains ont la chance d’avoir un professeur de français dans leur entourage. Sinon, c’est assez compliqué de trouver des personnes qui corrigeraient le texte gratuitement. Il y a bon nombre de correcteurs qui proposent leurs services, il faut prendre un peu de temps pour comparer les tarifs et voir ce qui pourrait être raisonnable.

La mise en page : aussi à la charge de la maison d’édition à compte d’éditeur, elle est souvent négligée par les auteurs indépendants. Sur un site comme Amazon, on peut publier son livre en envoyant uniquement un fichier Word. Le résultat ne sera pas à la hauteur. Un livre doit être présenté selon des normes typographiques précises auxquelles les lecteurs sont habitués. Ces derniers peuvent être déstabilisés s’ils ne retrouvent pas une présentation professionnelle du texte et cela peut desservir l’avis qu’ils émettront sur le livre, voire leur faire abandonner la lecture. On ne s’en rend souvent pas compte, lorsque c’est bien fait, mais les règles sont nombreuses en matière de typographie.

La couverture : encore une étape dont se charge la maison d’édition à compte d’éditeur et qui devient vite complexe en autoédition. Encore que, désormais il existe de nombreux outils gratuits pour réaliser une couverture percutante qui suscitera l’envie d’acheter. Car l’expression « juger un livre sur sa couverture » n’est pas un mythe. C’est ce qui attire le regard, qui donne envie d’aller lire l’accroche, qui suscite l’intérêt des lecteurs. Et puis, c’est l’outil de communication et de promotion principal. Cette fois-ci, ce n’est donc pas tant une question d’argent pour l’auteur indépendant, mais plutôt de temps. Il faut prendre le temps nécessaire pour réaliser une couverture à l’aspect le plus professionnel possible.

L’accroche : il s’agit du petit texte qui se trouve sur la quatrième de couverture, à l’arrière du livre. Ce n’est pas un simple résumé de l’ouvrage, il y a bien plus dans ces quelques lignes. Il faut susciter l’intérêt du lecteur, lui donner envie de découvrir l’histoire, lui expliquer à quoi il doit s’attendre. Encore une chose qui paraît simple, quand elle est bien faite, mais qui nécessite beaucoup d’attention et de travail, car il s’agit bien d’un élément essentiel. L’accroche peut être testée en la publiant sur les réseaux sociaux pour que chacun puisse s’exprimer et dire si ce texte donne envie de lire ou non.

Ces étapes sont capitales, car ensemble elles permettront le succès du livre !

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